Tag Heuer y croit. L'horloger suisse a annoncé, jeudi 19 mars, qu'il allait concurrencer l'Apple Watch en sortant sa propre montre connectée. Il compte sur Google et Intel, avec lesquels il s'est associé, pour lui apporter le savoir faire technologique.

Après tout, Tag Heuer n'est qu'un pauvre géant de l'horlogerie qui ne s'est pas encore mis à l'heure de l'internet des objets et qui a donc besoin d'amis technologiquement puissants. La marque de l'empire français du luxe LVMH a, en outre, une image plutôt d'innovateur dans l'univers des montres et ne compte pas laisser Apple redéfinir ce qu'est le luxe dans l'horlogerie.

Le problème à l'envers

Sauf que son approche risque fort de faire pshitt. Comme l'explique le site américain Quartz, la force d'Apple est qu'il fonctionne comme un horloger suisse : il contrôle toute la chaîne de fabrication. Il n'y a jamais de mauvaise surprise avec l'iPhone car la marque à la pomme sait parfaitement ce qu'elle met dans ses smartphones. Les horlogers de luxe ont fait de même depuis les années 90 : ils ont internalisé au maximum les étapes de fabrication, comme le souligne un rapport du Credit Suisse de 2013, afin de s'assurer que tout fonctionne bien ensemble et que les différents éléments de la montre soient de la même qualité.

Et là, Tag Heuer prend le problème à l'envers : il va s'allier pour construire sa montre connectée. La marque suisse va, probablement, devoir faire des compromis afin que tout le monde trouve sa place dans la future montre connectée. Apple n'aura pas ce problème. L'un se comportera comme une marque de luxe (Apple) et l'autre non (Tag Heuer).

Jean-Claude Biver, le patron du pôle horloger de LVMH, a assuré lors de la présentation du nouveau trio que "la différence entre une montre Apple et une montre Tag Heuer et que sur l'une il y aura marqué Apple et sur l'autre Tag Heuer", rapporte Bloomberg. Une manière de dire que dans le monde de l'horlogerie de luxe, le nom de la marque suisse aura toujours un avantage sur la pomme de la Silicon Valley. À voir.