Civilization : Beyond Earth, ou le futur de l’humanité vu par Firaxis



Près de cinq ans après la sortie remarquée de Civilization V, l’éditeur américain Firaxis a remis le couvert à la fin du mois d’octobre, avec le très attendu Civilization : Beyond Earth. Au programme, peu de surprises, puisque Beyond Earth s’inspire en très grande partie de son prédécesseur, à ceci près qu’il s’affranchit du contexte historique traditionnel de la série.

Pour la première fois depuis la sortie d’Alpha Centauri au début des années 2000, les mécanismes du 4X (eXplore, eXpand, eXploit and eXterminate, en anglais) à la sauce Firaxis ont été transposés dans un univers de science fiction. Sans surprise, tous les éléments qui ont fait le succès des opus précédents sont toujours d’actualité : conquête militaire, diplomatie, espionnage, commerce…

Fort de l’expérience de la sortie compliquée de Civilization V – de nombreux mécanismes avaient été "oubliés" puis réimplémentés par les créateurs par le biais de deux DLC – le développeur américain a cette fois soigné son rejeton.

Une sortie plutôt soignée

Si l’on passe l’éponge sur les quelques errements ponctuels de l’IA, l’ensemble est déjà fonctionnel et les parties permettent de retrouver une profondeur de jeu comparable à la dernière version en date de Civ V.

Mais l’élément essentiel de gameplay sur lequel se penche cette chronique, c’est l’arbre des technologies. Car la transposition de la licence dans un monde post-apocalyptique a permis aux développeurs de s’affranchir totalement de la linéarité de ce tableau de compétences, dont on débloque les éléments au fil des tours de jeu.

Pour illustrer son fonctionnement, le plus simple reste encore de revenir en quelques lignes sur le "pitch" du jeu. Vous débutez la partie vers 2600 après J.C, à la tête d’une colonie dont vous avez défini les spécificités avant le début de la partie. Des événements récents ont déstabilisé l'humanité et vous avez été envoyé, en tant que représentant d'une nation terrestre, à la conquête d'un nouvel habitat pour l'humanité. Votre objectif : explorer et coloniser cette nouvelle planète.

Un contexte propice aux expérimentations…

L’immense avantage de cette base de jeu, c’est qu’elle permet à chaque joueur de suivre un chemin totalement différent de ses adversaires en matière d’évolution technologique, là où les précédents Civilization s’interdisaient certaines fantaisies pour ne pas heurter la sensibilité des férus d’histoire. Dans Civ V, par exemple, il était presque impossible de progresser dans une partie sans être passé par certaines étapes à des époques cohérentes : la découverte de la roue, la navigation, l’élevage et l’exploitation minière, entres autres.

Dans Beyond Earth, c’est au joueur de décider des éléments qu’il souhaite développer au sein de l’arbre des technologies, quitte à délaisser totalement les évolutions militaires au profit d’éléments plus portés sur le commerce ou les interactions avec les espèces autochtones.

La structure de cet élément de gameplay a de fait totalement évolué depuis Civ V, passant d’un arbre à embranchements assez linéaire à une véritable toile d’araignée. 



… et aux échecs à répétition

L’outil, de prime abord, est beaucoup plus complexe que son prédécesseur. Déjà, les éléments d’information sont assez peu lisibles dans l’interface actuelle, qui devrait faire l’objet d’un correctif prochainement si Firaxis se penche sur les doléances de sa communauté.

Mais surtout, le joueur est totalement plongé, dès le début, dans l’inconnu. Les scénaristes du jeu ont créé tout un univers de science fiction qui nécessite une appréhension globale du contexte pour réellement développer une stratégie cohérente.

Du coup, le seul moyen de maîtriser les multiples ramifications du tableau, c’est de se soumettre à la dure loi de l’apprentissage par l’échec. Partie après partie, les tours perdus en raison d’un développement incohérent se comptent en dizaines, puis en unités.

Au final, c’est là tout le sel d’un Civilization, qu’il prenne pour théâtre l’histoire ou l’espace : tenter, retenter et affiner sa stratégie à chaque partie, en fonction des ressources disponibles et du contexte. Au mépris, souvent, des échecs cuisants qui s’enchaînent.

Et à ce petit jeu, Beyond Earth, aussi punitif qu’il est prenant, s’en tire à merveille.
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