Tancé pour son incapacité à fournir une ludothèque digne de ce nom à sa Wii U, Nintendo a redressé la barre en 2014. Si les multiples annonces de l’E3 doivent permettre à la console next-gen du constructeur japonais de conquérir un nouveau public, c’est sans conteste Mario Kart 8 qui lui a donné le premier coup de "boost".

Six semaines après sa sortie, Mario Kart 8 s’était écoulé à deux millions d’exemplaires. Début juillet, il trônait encore en tête des charts, avec près de 100 000 exemplaires vendus sur la première semaine du mois. Son potentiel pourrait même se situer bien au-delà de ces chiffres : à titre de comparaison, l’épisode précédent, sorti sur Wii, avait convaincu plus de 35 millions d’acquéreurs et continue d’en séduire de nouveaux, six ans après son lancement.

MK8 booste les ventes de la Wii U

Pour Nintendo, le succès de ce huitième épisode était une question de survie, ou presque. Avant sa sortie, la Wii U ne s’était écoulée qu’à 6,5 millions d’unités en près de deux ans (ce que Sony a réalisé en six mois avec sa PS4).

Grâce à Mario Kart 8, elle a concurrencé la XboX One sur la première semaine de juillet, avec plus de 60 000 consoles écoulées. La sortie du jeu de course emblématique de Nintendo a, selon les sources et les régions, permis d’augmenter de cinq à dix fois les volumes des ventes de la Wii U.

Un must en matière de multi

Surtout, deux mois après sa sortie, les raisons du succès de ce huitième épisode se dévoilent un peu plus. Le rayonnement historique de la série, sans surprise, en est l’explication première : Mario Kart est une valeur sûre en matière de fun, en solo comme en multijoueur. Ses mécaniques de jeu sont intuitives et sa prise en main immédiate. Bref, jusqu’ici, rien de neuf.

En revanche, l’autre élément qui a suscité l’engouement des joueurs est plus inattendu : Mario Kart 8 n’est pas seulement fun, il fait aussi office de démo technique pour la console, une première pour la série.

Du grand public esthétique et maîtrisé

Si Nintendo n'a clairement pas révolutionné le concept de ce MK8 (trois nouveaux bonus et des séquences à gravité inversée constituent les seuls ajouts de gameplay de cette version), il a soigné l’enveloppe comme jamais.

Ce huitième opus, le premier en HD, s’offre le luxe d’être plus fluide que ses prédécesseurs en multi. Un détail non négligeable qui compense en partie la sensation de vitesse moins prégnante sur la piste. Pour la première fois de sa longue histoire, Mario Kart est beau. Très beau, même.

Alors certes, les puristes pesteront contre une IA relativement faiblarde ou la largeur des pistes, qui permettent aux néophytes de suivre le rythme en dépit d’un pilotage approximatif, mais ce Mario Kart 8, que Nintendo voulait accessible et universel, remplit sans conteste son office.