Pour les géants du jeu vidéo, c’est une nouvelle ruée vers l’or qui vient de débuter. Quatorze ans après l’instauration d’un blocus sur les consoles de jeux vidéo manufacturées à l’étranger, la Chine a finalement décidé d’ouvrir les vannes.

Les consoles fabriquées dans la zone franche de Shanghai sont désormais autorisées à la vente sur l'ensemble du territoire chinois. Les productions vidéoludiques des éditeurs pourront également inonder le marché, après inspection préalable de leur contenu par les autorités culturelles.

Autant dire tout de suite que de nombreux jeux resteront à quai. Mais malgré les restrictions annoncées par le gouvernement chinois, c’est un marché de plus d’un milliard d’acquéreurs potentiels qui s’ouvre aux géants de l’industrie que sont Microsoft, Sony ou Nintendo.

Les Chinois sont nombreux, c’est un fait. Mais surtout, les Chinois comptent une communauté de gamers qui, en dépit de l’embargo de ces dernières années, n’en finit plus de croître.

En 2013, le marché chinois du jeu vidéo se situait déjà sur le podium au niveau international, avec un chiffre d’affaires de 13,7 milliards de dollars, en augmentation de 38 % sur un an. Une manne que se partagent principalement les éditeurs PC, notamment grâce au succès des jeux en ligne.

Microsoft prend les devants…

La ruée vers l’or est désormais ouverte aux consoles. Et si Microsoft sait y faire en matière de pelleteuse, il n’est pas maladroit non plus lorsqu’il s’agit forer le marché chinois.

Une semaine après l’annonce de la suspension du blocus, la firme de Richmond a annoncé l’arrivée de la Xbox One en Chine. La console "next-gen" de Microsoft sera commercialisée dès le mois de septembre, grâce à un accord passé avec la société chinoise BesTV New Media Co, une entité spécialisée dans la télévision.

Les deux groupes ont annoncé la création d’une joint venture - détenue à 51 % par BesTV et 49 % par Microsoft - qui a bénéficié d’un investissement initial de 237 millions de dollars.

… suffisamment pour assurer ses arrières ?

Cette annonce rapide a permis à Microsoft de prendre de vitesse ses deux concurrents sur ce dossier. Par ailleurs, les relations complexes qu’entretient la Chine avec le Japon pourraient faire du tort à Sony et Nintendo dans le cadre de leurs négociations avec les autorités compétentes à Pékin.

Les deux constructeurs nippons n’ont d’ailleurs pas encore répliqué à l’offensive de Microsoft, même s’il est fort probable que des tractations se tiennent en coulisses.

Pour Microsoft, l’idéal serait qu’elles durent le plus longtemps possible. Car l’Américain a particulièrement mal négocié le virage de la nouvelle génération. À l’échelle mondiale, sa Xbox One s’est écoulée à un peu plus de 5 millions d’exemplaires, loin derrière les 7,1 millions de PS4 estampillées Sony qui ont trouvé preneur.

Un retard qu’il pourrait rattraper en Chine, surtout si la concurrence tarde à s’implanter.