mer, 03/05/2014 - 16:34
Ubu roi au pays de "South Park"
"South Park", son univers potache, ses blagues souvent à la limite du mauvais goût : le dessin animé américain culte revient, jeudi 6 mars, en tant que jeu vidéo. "South Park : le bâton de la vérité" a été créé par Obsidian, l'un des studios de développement les plus respectés, et les auteurs originaux de la série télé ont participé à l'écriture des dialogues.
De quoi faire saliver les fans de cet univers. D'autant plus que les premiers retours de la presse spécialisée sont flatteurs. Surtout aux États-Unis. Normal, de l'autre côté de l'Atlantique, les joueurs ont droit à la version intégrale du "bâton de la vérité".
En Europe, le jeu a été censuré. Sept saynètes de 20 secondes chacune ont été mises à la poubelle et remplacées par des textes censés décrire ce qui a été coupé au montage. Les scènes que l'éditeur français Ubisoft a ainsi voulu cacher aux yeux des joueurs européens sont, certes, peu ragoûtantes : il y est question d'avortement et de coloscopie. C'est clair, le jeu vidéo reste fidèle au caractère parfois trash du dessin animée. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle "South Park : le bâton de la vérité" est interdit aux moins de 18 ans.
Pourquoi alors avoir voulu édulcorer, uniquement en Europe, le propos d'un titre pour joueurs majeurs et consentants probablement habitués à l'univers très décalé de South Park ? Contacté par FRANCE 24, Ubisoft reconnaît être à l'origine des coupes et les justifie par des "questions de marketing et de marché". C'est un peu court, mais la seule explication que l'éditeur accepte de fournir.
Pas de censure sur PC
Une justification d'autant moins satisfaisante pour les joueurs que la censure "made in Europe" est, en fait, à géométrie variable... Attention, à partir de maintenant, Ubisoft se transforme en Ubu roi. Les 20 passages ont été jugés trop osés en Europe pour les versions sur console (PS3 et Xbox 360)... mais pas sur PC. En clair, un Français qui dispose d'une Playstation et d'un ordinateur pourra parfaitement jouer au même "South Park : le bâton de la vérité" qu'un joueur américain s'il l'achète sur PC. En revanche, aux yeux d'Ubisoft, lorsqu'il allume sa console il se transforme, soudain, en pauvre consommateur qu'il faut protéger des soi-disant dérapages des personnages de "South Park".
Mais il y a mieux (ou pire, c'est selon). Les Allemands et Autrichiens n'auront, finalement, pas le même jeu que les autres Européens. Non seulement, les vingt scènes incriminées n'y figurent pas, mais Ubisoft doit encore y faire un petit ménage. Dans le jeu original, des zombis nazis apparaissent à l'occasion. Problème : le code pénal allemand prohibe toute utilisation d'un symbole d'un organisation interdite. Il semblerait qu'il reste quelques svastikas qu'Ubisoft et Obsidian ont oublié de faire disparaître du jeu pour pouvoir être commercialisé en Allemagne et Autriche. Du coup, les joueurs de ces deux pays vont devoir attendre encore un peu avant de pouvoir explorer le monde pixellisé de "South Park".
Le plus étrange dans cette histoire, comme le rappelle le site du quotidien "The Guardian", est que Matt Stone et Trey Parker, les deux créateurs du dessin animé, n'ont rien trouvé à redire à cette situation "ubiesque". Un comble pour des auteurs qui "se battent depuis 17 ans contre toute forme de censure", conclut "The Guardian".
De quoi faire saliver les fans de cet univers. D'autant plus que les premiers retours de la presse spécialisée sont flatteurs. Surtout aux États-Unis. Normal, de l'autre côté de l'Atlantique, les joueurs ont droit à la version intégrale du "bâton de la vérité".
En Europe, le jeu a été censuré. Sept saynètes de 20 secondes chacune ont été mises à la poubelle et remplacées par des textes censés décrire ce qui a été coupé au montage. Les scènes que l'éditeur français Ubisoft a ainsi voulu cacher aux yeux des joueurs européens sont, certes, peu ragoûtantes : il y est question d'avortement et de coloscopie. C'est clair, le jeu vidéo reste fidèle au caractère parfois trash du dessin animée. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle "South Park : le bâton de la vérité" est interdit aux moins de 18 ans.
Pourquoi alors avoir voulu édulcorer, uniquement en Europe, le propos d'un titre pour joueurs majeurs et consentants probablement habitués à l'univers très décalé de South Park ? Contacté par FRANCE 24, Ubisoft reconnaît être à l'origine des coupes et les justifie par des "questions de marketing et de marché". C'est un peu court, mais la seule explication que l'éditeur accepte de fournir.
Pas de censure sur PC
Une justification d'autant moins satisfaisante pour les joueurs que la censure "made in Europe" est, en fait, à géométrie variable... Attention, à partir de maintenant, Ubisoft se transforme en Ubu roi. Les 20 passages ont été jugés trop osés en Europe pour les versions sur console (PS3 et Xbox 360)... mais pas sur PC. En clair, un Français qui dispose d'une Playstation et d'un ordinateur pourra parfaitement jouer au même "South Park : le bâton de la vérité" qu'un joueur américain s'il l'achète sur PC. En revanche, aux yeux d'Ubisoft, lorsqu'il allume sa console il se transforme, soudain, en pauvre consommateur qu'il faut protéger des soi-disant dérapages des personnages de "South Park".
Mais il y a mieux (ou pire, c'est selon). Les Allemands et Autrichiens n'auront, finalement, pas le même jeu que les autres Européens. Non seulement, les vingt scènes incriminées n'y figurent pas, mais Ubisoft doit encore y faire un petit ménage. Dans le jeu original, des zombis nazis apparaissent à l'occasion. Problème : le code pénal allemand prohibe toute utilisation d'un symbole d'un organisation interdite. Il semblerait qu'il reste quelques svastikas qu'Ubisoft et Obsidian ont oublié de faire disparaître du jeu pour pouvoir être commercialisé en Allemagne et Autriche. Du coup, les joueurs de ces deux pays vont devoir attendre encore un peu avant de pouvoir explorer le monde pixellisé de "South Park".
Le plus étrange dans cette histoire, comme le rappelle le site du quotidien "The Guardian", est que Matt Stone et Trey Parker, les deux créateurs du dessin animé, n'ont rien trouvé à redire à cette situation "ubiesque". Un comble pour des auteurs qui "se battent depuis 17 ans contre toute forme de censure", conclut "The Guardian".
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