La salut de RIM passe-t-il par Blackberry 10 ?

C'est la lutte finale. Du moins, c'est ainsi que le dernier grand raout de RIM, le Blackberry World 2012, a été perçu par une majorité de commentateurs. Le pdg du groupe canadien, Thorsten Heins, y a dévoilé BlackBerry 10, la nouvelle mouture du système d'exploitation pour ses célèbres smartphones.

 

 

 

L'accueil a été, pour le moins, froid. Sur le thème de "ce n'est pas un système d'exploitation qui fera la pluie et le beau temps" de RIM, la plupart des médias ont tout d'abord déploré l'absence d'un nouveau téléphone pour porter haut les couleurs de BlackBerry 10. Depuis que le smartphone est iPhone, en 2007, le public doit être dragué avec un beau produit aux lignes bien finies et à l'interface utilisateur épurée.

 

Certes, ce que Thorsten Heins vient de dévoiler n'est qu'une version "alpha", c'est-à-dire loin d'être finalisée, de son nouveau produit, mais qu'importe le vin, de nos jours c'est le flacon qui compte. Il faut du bling-bling, même dans le monde auparavant austère des nouvelles technologies. C'est le b.a-ba du téléphone intelligent moderne parfaitement bien intégrés par Apple et Google (avec son système d'exploitation Android pour mobile). Résultat, ces deux-là se partagent plus de 70% du marché mondial des smartphones et RIM est tombé en un an de près de 15% à 6% des parts de marché (IDC).

 

Une chute contre laquelle le constructeur canadien lutterait, en outre, avec les mauvaises armes. Pour vanter les mérites de son tout nouveau système d'exploitation, RIM a mis en avant un appareil photo "révolutionnaire" et un clavier tactile super-intelligent. Des innovations, décrites en détail par ailleurs, qui pourraient émouvoir un public déjà concquis. Mais lorsqu'on est, comme Blackberry, une ambulance sur laquelle il est de bon ton de tirer, ce qui aurait pu provoquer des applaudissements devient un bâton pour se faire frapper. "Qui a décidé chez RIM de consacrer de l'argent et du temps à développer un appareil photo aussi séduisant soit-il alors que le groupe traverse une crise sans précédent", s'inquiète ainsi Dustin Curtis, blogueur américain spécialisé dans les nouvelles technologies.

 

 

Trop de lièvres tuent la tortue ?

 

En clair, l'heure n'est pas à faire joujou avec des jolis claviers (pourtant marque de fabrique de RIM) ou des appareils photos intelligents. Le chantier serait ailleurs. L'Allemand Thorstein Heins, arrivé à la tête du groupe en janvier dernier, est attendu au tournant pour déboulonner au plus vite ce que ses prédécesseurs - Jim Balsillie and Mike Lazaridis (également fondateurs de RIM) - ont mis des années à construire. "RIM a besoin de changements radicaux et des choix drastiques", affirme John Cox, spécialiste de l'univers mobile pour le site américain Cnet.

 

D'abord, les choix : Blackberry ne peut plus courrir le lièvre et la tortue en même temps. Tenter de séduire le grand public et les professionnels fait perdre des clients au Canadien sur tous les fronjts. Il dépense des fortunes à courrir derrière Apple et Samsung/HTC/Sony (Android) et n'investit plus suffisament pour garder ses clients professionnels. "Microsoft qui s'apprête à proposer une plateforme unique pour les ordinateurs et ses téléphones pourraient récupérer le marché professionnel délaissé par RIM", juge le site spécialisé dans les réseaux sociaux Mashable. La plupart des commentateurs estiment que le Canadien ne peux plus rattrapper Apple et devrait mettre tout

 

Difficile, cependant, de retourner en arrière lorsque, comme RIM, on a connu pendant des années un succès certain auprès du grand public avec ses smartphones Touch, Bold ou Curve. Thorsten Heins a d'ailleurs laisser entendre que la stratégie était la bonne. Autant donc pour les fameux changements radicaux ? Pas sûr. Lors de la présentation des derniers (mauvais) résultats financiers trimestriels, le patron du groupe a suggéré que toutes les options étaient... ouvertes, même la vente de RIM.

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