Chaud l'iPad, chaud
C'est la polémique à 116 degrés Fahrenheit, soit 46°C du moment. Le Roi iPad, 3e du nom, tends à faire monter le thermomètre davantage que son prédécesseur a constaté le très respecté magazine américain d'information pour les consommateurs Consumer Report. A titre de comparaison, un ordinateur portable peut atteindre 43°C.
Les analystes du magazine ont enfilé leurs habits de testeurs de choc après avoir lu que des utilisateurs du nouvel iPad se plaignaient, mi-mars, que la tablette leur chauffait un peu trop les mains. Les experts ès feu de l'enfer technologique ont isolé l'objet du délit dans une pièce de 22°C et l'ont soumis à divers tests (sur lesquels je reviendrais incessament sous peu) pendant 45 minutes.
Conclusion : les râleurs ont raison. Conclusion bis : Consumer report ne pense pas pour autant qu'il faut déconseiller l'achat du nouvel iPad. Une nuance importante car lors du fameux "antennagate" (la polémique autour des problèmes de réception de l'iPhone 4), le Consumer Report avait justement déconseiller l'achat du smartphone vedette d'Apple.
Le paradoxe des conclusions du magazine américain - il chauffe trop, mais les râleurs prennent ça trop au sérieux - provient des conditions dans lesquels l'iPad s'est transformé en support pour faire des œufs aux plats. Pour y parvenir, il faut en effet pousser la machine dans ces derniers retranchements. Concrètement, le joujou de la marque à la pomme crève le plafond des températures lorsqu'un hardcore gamer s'empare de lui et fait tourner dessus les jeux les plus "puissance-o-vore". En clair : une petite minorité des acheteurs de l'iPad est concerné.
"Geekophobie"
Cette polémique dénote surtout de la forte envie de trouver quelque chose à redire aux produits Apple. Cette recherche quasi-obsessionnelle du bug made in Apple s'explique par l'arrogance de la boîte fondée par feu Steve Jobs qui s'auto-érige en référence indiscutable dans tous les domaines où elle met les pieds.
Mais critiquer la marque à la pomme est aussi l'assurance pour le journaliste de réveiller l'armée des fans d'Apple qui ont des relais bien établis dans la blogosphère tel John Gruber (Daring Fireball) ou MG Siegler (TechCrunch, Parislemon.com). D'ailleur la polémique autour du coup de chaud de l'iPad tient surtout au nombre impressionnant de publications en ligne qui se sont empressés de minimiser (à raison pour le coup) le problème.
L'iPad Toaster prouve, cependant, autre chose aussi. Il est difficile d'imaginer que les ingénieurs d'Apple n'ont pas lors de la conception de l'iPad rencontré ce souci. J'ai du mal à croire que la tablette star ne soit pas soumis à des tests de résistance plus efficaces que les stress-tests imposés aux banques d'Europe et d'ailleurs depuis le début de la crise financière de 2008.
Il y a donc fort à parier qu'Apple ait sorti son iPad malgré ce problème. Un choix qui démontre que la marque à la pomme estime que les geeks ou gamers ne sont que des quantités négligeables à ses yeux. Déjà lors de la présentation de l'iPad 2, Steve Jobs avait jugé qu'il incarnait l'ère Post-PC, c'est à dire en clair un monde dans lequel les seuls consommateurs vraiment important sont les ménagères de moins de 50 ans technologiques. Ceux qui veulent pouvoir mettre les mains dans le cambouis vont avoir de moins en moins voix au chapitre.
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