Megaupload : une fermeture qui tombe à pic
Et si Megaupload était tout autant victime de ses prétendues agissements criminels qu'un os jeté en pâture par l'administration Obama aux Majors du films et de la musique ?
Certes rien ne permet de l'affirmer, mais la théorie n'en demeure pas moins séduisante. En effet, le couperet du FBI est tombé sur tout ce qui, sur l'Internet, commence par Mega ou presque a un moment où les relations entre Hollywood et la Maison Blanche n'étaient pas au beau fixe.
Les responsables des studios de cinéma ont, en effet, pris ombrage de l'irruption de l'administration Obama dans le débat très enfiévré autour des propositions de lois SOPA (Stop online piracy act) et PIPA (Portect intelectual property act). Surtout que la Maison Blanche a plutôt semblé en désaccord avec ces deux textes dans une déclaration du 14 janvier. Dans cette déclaration, l'administration américaine a ainsi affirmé son soutien à un "internet ouvert et innovant"... deux termes qui également utilisé par les géants du web (Google, Yahoo, eBay) pour s'opposer au couple maudit SOPA/PIPA.
Aimables donateurs du 7e art
Cette mise au point de l'exécutif a, semble-t-il, eu un effet désastreux à Hollywood. Le patron de Warner Bros., Barry Meyer, s'est ainsi déclaré très déçu de cette prise de position et n'a pas exclu que celà pourrait influer sur son soutien, ou non, lors de l'élection présidentielle de novembre. Le Hollywood Deadline, un site spécialisé dans l'industrie cinématographique américaine va plus loin et affirme, citant des sources anonymes, qu'Obama s'était ainsi aliéné les voix de plus d'un responsable des Majors du film. Surtout, le président-candidat à sa réélection cette année pourrait avoir plus de mal que par le passé pour lever des fonds auprès des aimables donateurs du 7e art.
Une perspective qui doit faire froid dans le dos de l'équipe de campagne de l'actuel locataire de la Maison Blanche. Le fait que le FBI décide une semaine après ce couac politicien d'appliquer le jugement du 5 janvier sur Megaupload a dû mettre un peu de beaume sur le cœur meurtri des si sensibles géants du cinéma et des médias. Les autorités américaines ont ainsi démontré qu'elles ne pouvaient pas être taxé de laxistes à l'égard du problème du téléchargement illégal.
Mais elles font aussi coup double. Le succès du FBI prouve en effet que la législation actuelle sur la protection des droits d'auteur aux États-Unis permet parfaitement de s'en prendre à des sites soupçonnés d'héberger des contenus illégaux et dont le quartier général ne se trouve pas sur le sol américain. En d'autres, terme, pourquoi adopter une nouvelle législation alors qu'il est possible de faire des gros coups comme mettre Megaupload à bas avec les lois déjà en vigueur ?
Crédit photo : Flickr/FernandO
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