Amazon veut mettre le feu à la guerre des tablettes
Voilà, c'est fait. Amazon s'est lancée, avec sa tablette Kindle Fire à l'assaut du mont Apple. Et le géant de la vente en ligne a des arguments pour grapiller quelques parts de marché à l'iPad. Les technophiles en trépignaient d'impatience ces dernières semaines. Les blogs spécialisés avaient même ressorti le qualificatif "iPad-Killer", terme que l'on croyait banni à jamais tant il avait été utilisé à tort et à travers au sujet de produits qui n'ont jamais réussi à faire de l'ombre à la tablette d'Apple.
Mais cette fois-ci, c'est Amazon qui s'y est collé. Et tout est différent. Lors d'une conférence de presse, mercredi, Jeff Bezos, le Steve Jobs d'Amazon a dévoilé sa tablette tactile sous Android (le système d'exploitation de Google).
Ingrédient magique
Amazon aurait ce qu'il faut pour ébranler la domination Apple. Là encore, la presse en semble, majoritairement, convaincue. "La tablette qui pourrait changer le paysage", affirme ainsi le site PCWorld, tandis que le Huffington Post juge qu'il s'agirait enfin "d'une concurrence sérieuse pour l'iPad". Alors que cette machine miraculeuse ne sera mise en vente qu'en novembre, un analyste spécialisé dans les nouvelles technologies, Colin Sebastian, prévoit qu'il pourrait s'en vendre près de 3 millions en un an !
Mais quel est donc l'ingrédient magique dont dispose Amazon et qui manque tant à Toshiba, Motorola, Acer et toutes les autres tablettes conçues autour d'Android ? D'aucun cite le bénéfice d'une marque déjà bien établie quand d'autres évoquent plutôt une "culture maison" ou l'expérience d'Amazon tirée de la fabrication depuis 2007 des ereaders Kindle.
Autant d'arguments qui tiennent difficilement la route. Motorola ou Samsung sont des marques tout aussi réputées et pourtant leurs tablettes n'arrivent pas à la cheville commerciale de l'iPad. RIM ou Acer construisent des périphériques mobiles depuis des années (smartphones ou ordinateurs portables) et pourtant leurs tablettes chatouillent - tout au plus - les pieds du géant Apple dans ce domaine.
"Amazonland"
Pourtant Amazon a bel et bien plusieurs as dans sa manche. Le principal est le prix. A 199 dollars, soit près de 300 dollars de moins que l'iPad, le Kindle Fire pourrait rapidement se retrouver sur pas mal de listes de cadeaux de Noël pour ceux qui ne sont pas près à dépenser le surplus nécessaire à l'achat de la tablette concurrente d'Apple. A ce tarif, le produit d'Amazon n'offre pas la même puissance et des fonctionnalités avancées que l'iPad apporte.
En outre, le Kindle Fire se présente en fait comme une tablette sous android... "iPadesque". Car la fameuse et nébuleuse expérience ou "culture maison" d'Amazon consiste, à l'instar d'Apple, à considérer la plateforme comme un moyen et non pas une fin.
L'iPad est certes beau, il est certes fort et il sent certes bon le pixel chaud, mais surtout il offre une gamme de services parfaitement conçus pour répondre au moindre désir numérique des utilisateurs. Le site Amazon a la même approche. Au fil du temps, il a étoffé son offre bien au delà de la vente de livres et autres babioles. Lors de sa présentation, Jeff Bezos a d'ailleurs insisté sur ce point. "Nous ne considérons pas le Kindle Fire comme une tablette. Nous le considérons comme un service", a-t-il déclaré. Il aurait même pu ajouter "un éco-système" à lui tout seul.
Sauf que ces services sont très largement méconnus du grand public. Amazon permet d'acheter de la musique, permet de stocker des données, se lance dans le streaming vidéo etc. Sa tablette devient ainsi le relai parfait pour populariser tous ces produits qui pourraient rapporter gros. D'ailleurs, TechCrunch, qui affirme avoir eu la bête en main ne dit pas autre chose. Le blog explique qu'Amazon a repatouiller Android à tel point qu'on ne reconnaît pas le bébé de Google dans cette tablette. Amazon veut créer un "Amazonland" au même titre que l'iPad a crée un "iOsland". Histoire d'enfonçer encore le clou, Jeff Bezos a même présenté un tout nouveau navigateur internet, fait maison et baptisé Silk, qui est censé rendre le surf plus rapide sur une tablette.
Une approche très éloigné de la multitude d'autres tablettes sous Android qui, shématiquement, se sont essentiellement rué sur ce système d'exploitation gratuit pour pouvoir se targuer d'avoir dans leur rayon une tablette sous Android.
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