Google+ ou Facebook- ?

C'était le bon vieux temps. Jusqu'en 2008, le monde découvrait Facebook avec la candeur d'un enfant devant un nouveau jouet. Les adeptes, de plus en plus nombreux, se lançaient sans se poser trop de questions à corps et clics perdus dans l'échange de données qu'au fil du temps Mark Zuckerberg & Co ont su faire fructifier en juteuses rentrées publicitaires. Vinrent ensuite les premiers remous et la remise en question de la politique de protection de la vie privée de Facebook.

 

Quelques années plus tard, Google par l'odeur de l'argent alléché décide enfin de se jeter à son tour dans le grand bain du web social avec Google+. Nourri des errements passés de son grand rival, le géant de l'Internet qui traine lui-même quelques casseroles (échecs de Google Buzz et de la plateforme de discussion Wave) a peaufiné une sorte de Facebook dans lequel l'utilisateur a davantage de contrôle.

 

Les cercles sont, ainsi, l'élement central de Google+. Il s'agit de groupes créés par l'utilisateur dans lesquels il glisse ses contacts. Ce qu'il partage dans un cercle ne sera pas visible par les membres qui n'y ont pas accès. Ainsi les photos d'une soirée arrosée postées dans le cercle réservé aux amis ne tomberont entre les mains d'éventuels futurs employeurs. Encore faut-il espérer que les bons copains ne s'amusent pas à "re-partager" ces clichés compromettant au monde entier... (un dérapage que l'on peut éviter en interdisant aux autres de faire circuler un message).

 

 

L'autre argument massue de Google avec son nouveau réseau social est la possibilité, avec les "bulles", de mettre en place des visioconférences avec plus d'une dizaine de personnes simultanément. Une fonction encore absente de Facebook mais qui devrait y faire son apparition dans les jours à venir si l'on en croit les denières rumeurs sur "une grosse annonce de Facebook" cette semaine.

 

 

 

Les sérial-partageurs trouveront également à leur goût l'intégration de Google+ avec d'autres services comme Gmail ou la recherche. Il est ainsi possible de poster un message directement depuis la plupart des "espaces" de Google.

 

Mais depuis Facebook, l'océan du web social a connu d'autres grosses vagues, comme Twitter. Google+ s'en est également inspiré. Il est ainsi possible de suivre des utilisateurs sans avoir besoin de leur accord préalable. Une manière d'être au courant de tout ce qu'ils postent en mode public (c'est à dire au web entier).

 

Reste que ce nouveau réseau social a, pour l'heure, encore une petit air de "geek attitude". Certes, il n'est pas encore ouvert au grand public, et les discussions qui y ont court reflète nécessairement cette ambiance de réunion tuperware pour initiés 2.0...

 

Mais Google lui-même n'a pas poussé jusqu'au bout sa logique d'un réseau compréhensible par le plus grand nombre. Il suffit, pour s'en convaincre, de se pencher sur les méthodes de mises en forme d'un texte. Pas sûr que le commun des mortels s'amusent à utiliser des codes typolographiques particuliers pour mettre des mots en gras, par exemple.

 

 

Un exemple, entre autres, qui a poussé Robert Scoble, un influent blogueur et commentateur du monde des nouvelles technologies, à conclure que "sa mère n'utilisera pas Google+".

 

Le nouveau bébé de Google risque également de pâtir de la maturité du monde réseau sociaux. Facebook doit, en effet, une grande part de son succès à l'engouement des débuts. Les utilisateurs pensaient alors que tout était permis et qu'il n'y avait pas de conséquences. Ils postaient, postaient jusqu'à ce qu'ils se rendent compte, petit à petit, que leur vie numérique commençaient à leur échapper.

 

Une prise de conscience qui a rendu les réseaux sociaux moins attrayants (pour preuve dans les premiers pays à avoir adopté Facebook, le nombre d'abonnés stagnent, voire déclinent) pour certains. Pas sûr que sur le long terme, les avantages de Google+ séduisent des internautes avertis ayant déjà l'impression de trop se livrer sur la Toile.

 

Et ceux qui continuent à inonder Facebook sans se soucier, ou si peu, des questions de vie privée ? Le message d'un réseau social responsable que veut faire passer Google risque de ne leur faire ni chaud ni froid. Celà risque même d'être contreproductif car cette approche "protectrice" de la vie privée frustre le côté voyeur qui reste un moteur important pour se rendre sur Facebook et y espionner ce que font nos amis.

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2 Comments
Effectivement, la grande bagarre est ouverte et l'on ne pourra pas multiplier les pages, friends et cercles à l'infini !
Bonjour, Billet très instruction ! J'aime beaucoup le titre "Google+ ou Facebook- ?" Je trouve ça excellent !

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