Zynga a mal à ses joujous

Pour des centaines de millions d'utilisateurs de Facebook, Zynga est synonyme de FarmVille, Mafia Wars ou, plus récemment Ville, ces petits jeux simples et ultra-addictifs. Mais Zynga a surtout longtemps été l'une des success-story les plus éclatantes de la Silicon Valley.

 

Le vent semble pourtant avoir commencé à tourner. Le roi des jeux sur Facebook a annoncé, mercredi, un chiffre d'affaires trimestriel de 332,4 millions de dollars, bien en-deçà des attentes de Wall Street et surtout des prévisions de revenus pour 2012 de 1,15 milliard de dollars au lieu de 1,47 milliard comme annoncé en début d'année.

 

Conséquence : courroux des investisseurs qui ont frappé un grand coup en faisant plonger l'action de Zynga de 40 % en fin de journée, mercredi, dans les transactions d'après-Bourse pour établir son cours à 3 dollars. Facebook a également été une victime collatérale de cette contre-performance et son action a baissé de 8%. 12% des revenus de Facebook proviennent en effet de la "dîme" que Mark Zuckerburg prélève sur chaque transaction pécunière sur Facebook effectuée dans un jeu de Zynga.

 

Mark Pincus, le pdg de Zynga, a reconnu des erreurs stratégiques ces derniers temps. L'acquisition du spécialiste du jeu sur mobile OMGPop pour 183 millions de dollars en mars dernier en ferait partie. Leur jeu Draw Something n'a pas été le hit que Zynga espérait. La société a, en outre, tardé à sortir Ville. Cette nouvelle franchise a certes été installée plus de 4 millions de fois le jour de sa sortie, le 26 juin, mais les éventuels bénéfices n'ont pas pu être pris en compte ce trimestre.

 

Facebook, coupable mais pas responsable ?

 

Mais surtout, Mark Pincus s'est mué en caliméro pour accuser Facebook d'être en partie responsable des mauvais résultats. Comment l'autre Mark (Zuckerberg) s'est-il donc, d'après Mark 1er, a-t-il donc plumé sa poule aux clicsd'or ? Fin 2011, Facebook a changé l'algorithme qui définit les informations qui s'affichent dans le fils d'actualité des utilisateurs. Ces modifications favorisent les nouveautés au détriment de ce qui est populaire. En d'autres termes, les utilisateurs ne reçoivent plus aussi souvent des piqures de rappel pour aller s'occuper virtuellement de son jardin ou de grimper l'echelle du cybercrime dans Mafia Wars. Ils recoivent, en revanche, les annonces des nouveaux jeux qui pourraient les intéresser.

 

Une configuration qui ne convient pas du tout à Mark Pincus. Les joueurs viennent moins souvent dépenser leur vrai argent dans les univers virtuels de Zynga et certains jeux, comme FarmVille, perdent même des utilisateurs.

 

Mais au-delà de Facebook, ces mauvais résultats sont surtout une mauvaise nouvelle pour le modèle économique pour l'empire vidéoludique de Zynga. La plupart des jeux de ce géant du net, né en 2007, sont gracieusement offert aux utilisateurs de Facebook (et plus récemment à ceux qui vont directement sur zynga.com). La société ne gagne de l'argent que grâce aux achats d'objets virtuels effectués dans le jeu, par environ 5% du total des joueurs.

 

En d'autres termes c'est un petit nombre qui finance la masse. Toute défection de membre de ce très lucratif cœur de cible se paie donc très cher pour Zynga. Problème : il y a de plus en plus d'incitation d'aller voir ailleurs sur Facebook. Et comme, à la base, ces jeux sont gratuits, rien ou presque ne retiens les joueurs dans le jardin dorée de Zynga. CQFD ?

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