Le jour où Apple a laissé tomber la musique
C'est le paradoxe du moment. L'une des principales révélations de la conférence de presse "musique" de jeudi d'Apple est que Steve Jobs & Co en ont fini avec la musique... Enfin, pour être plus précis, dorénavant elle n'est plus une fin mais uniquement un moyen.
Et le virage n'est pas anodin. Un peu comme si Google ne faisait plus de recherche... ou si Facebook arrêtait de s'intéresser à notre vie privée. L'ironie est d'autant plus grande que la cassure s'est produite lors de la traditionnelle conférence de rentrée sur... la musique.
Mais rembobinons un peu la cassette, car Steve Jobs n'a pas dit clairement que la musique pour lui ne faisait plus de jolie mélodie. Lors de son show, il a toujours été question d'iPod, d'iTunes et de chansons. Alors de quoi parlons nous exactement ?
Depuis que la musique a largement contribué à sauver Apple en 2001, Steve Jobs fredonnait des airs à sa gloire de conférences en grands messes. Il a tout construit pour qu'Apple deviennent l'intermédiaire privilégié entre les oreilles du monde et le monde du son. Pour ce faire, il a mis à disposition des techno-fashion-victims deux outils principaux : l'iPod et iTunes.
L'arrivée de l'iPhone en 2007 a tout changé, sans rien changer en apparence. Apple comprend alors la musique n'est pas son seul trésor. Il prend surtout vraiment conscience que c'est l'objet qui prime. Car l'iPhone n'apporte rien de plus, à ses débuts, qu'une interface et un design. La révolution des applications ne viendra que plus tard. Le Net était déjà à portée de doigt des "geeks".
Les conséquences de cette révolution silencieuse ne se sont vraiment fait ressentir que jeudi dernier. En effet, quelles ont été les principales annonces du Steve Show ? Un réseau social et une télé ressorti des cartons... Ping est à ce sujet symptomatique de la nouvelle mentalité d'Apple. La musique lui sert uniquement de tremplin pour rejoindre le monde merveilleux deu Web 2.0.
Et tous les nouveaux iPod ? Le Nano devient une vitrine du savoir faire technique d'Apple avec son mini-écran tactile quand le Touch confirme son orientation résolument gamers. Seul le shuffle conserve l'esprit de départ. Mais qui se soucie réellement du shuffle ?