Facebook : "j'aime" ou "je quitte" ?
Controverses à répétition sur la protection de la vie privé dans Facebook, désintérêt pour un site qui ne fait finalement que remplacer les échanges par mail de vidéos rigolotes entre amis : il est devenu à la mode de vouloir, ou (horreur) de passer à l'acte, et de fermer son compte Facebook. La journée « pour quitter Facebook » est même déjà organisée le 31 mai !
Facebook répond au problème le plus pressant, celui de la protection de la vie privée, a minima et par petites touches : le site promet une interface « ultra simplifiée » pour régler par tout un chacun la façon dont ses informations et photos sont exposées.
On peut douter que cela soit suffisant : il n'est toujours pas question de proposer par défaut aux nouveaux utilisateurs une exposition restreinte, ni la possibilité d'interdire a priori le marquage des photos, toujours pas d'engagement sur une durée de conservation des données, sur leur utilisation... Les conditions d'utilisation du site gratuit Facebook restent particulièrement léonines.
Des projets alternatifs
Pour tous ceux qui jugent cela insuffisant et souhaitent toujours faire partie d'un réseau social numérique, des projets alternatifs, open-source pour la plupart (Diaspora, Elgg, …), se sont créés. Leur approche de la vie privée est radicale : ce n'est plus un site centralisé et unique qui détient mes données, mais un site que je créé, héberge moi-même (« dans ma cuisine »), ou par un prestataire d'hébergement de mon choix : seul subsiste un site central unique, qui affiche un agrégat des sites de mes amis, et ressemble lui à une page Facebook ordinaire.
Aller plus loin ?
Dans l'esprit, ces projets ressemblent beaucoup aux agrégateurs de flux de blogs « RSS », qui permettent d'afficher sur une seule page les billets des blogs que l'on suit : ces agrégateurs de blogs reposent eux sur un protocole ouvert, RSS, alors que les projets alternatifs à Facebook reposent sur des protocoles « à eux », qui imposent à tous d'utiliser la même plateforme.
Ces projets alternatifs gagneraient sans doute à se mettre autour d'une table, et de se mettre d'accord sur un protocole ouvert, un équivalent RSS pour les réseaux sociaux. Ce protocole permettrait à la fois de s'affranchir d'un site centralisé unique (le site ou le logiciel d'agrégation serait choisi librement) et d'un hébergeur unique de type Facebook, l'hébergement serait toujours libre et choisi par l'utilisateur à travers un vaste choix de prestataires.
En attendant, je m'empresse d'aller poster le lien vers ce billet... sur Facebook ;-)
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