Nobunaga’s Ambition : Sphere of Influence, où la renaissance d’un genre



Rentrée oblige, les éditeurs sortent la grosse artillerie. Metal Gear Solid V, Super Mario Maker, PES 2016, FIFA 16… Dans cette myriade de pixels, nombre d’entre eux passeront à côté de Nobunaga’s Ambition : Sphere of Influence. Et c’est dommage à plus d’un titre...

Déjà parce que ce wargame historique édité par le prolifique développeur nippon Koei est tout simplement excellent – mais nous y reviendrons plus tard – mais surtout parce que sa sortie fleure bon la nostalgie et l’anticonformisme.

Depuis une décennie, rares sont les éditeurs qui se sont essayés au genre sur console : un jeu de stratégie exigeant mais accessible dédié à la tumultueuse histoire militaire du Japon. Nobunaga’s Ambition : Sphere of Influence, 14e rejeton d’une série désormais trentenaire, prend place à l’ère Sengoku (XVe siècle). Un contexte idéal pour un jeu de guerre, puisque le pays est alors morcelé en une multitude de provinces que se disputent les seigneurs de guerre locaux.

Si l’excellent Total War : Shogun II (PC) a permis aux joueurs PC de goûter à la stratégie sur fond de Japon féodal en 2011, les consolistes n'avaient plus rien eu à se mettre sous la dent depuis près d'une décennie. Un traitement qui n’a toutefois pas toujours été aussi drastique.

Age d’or et déchéance

Au milieu des années 2000, à l’époque de la toute puissance de la Playstation, l’industrie japonaise du jeu vidéo avait encore l’envergure nécessaire pour promouvoir certaines productions dites "de niche" sur ses propres consoles.

Car si le PC est la plateforme de référence du wargame, les joueurs console ont eux aussi  succombé un temps aux sirènes du champ de bataille. À la fin des années 90, les possesseurs de Playstation et de Saturn se sont ouverts au genre, notamment à travers les adaptations de quelques titres phares comme Command & Conquer ou Warcraft II.

Une porte ouverte à travers laquelle des éditeurs japonais alors plus confidentiels se sont infiltrés, à l’image de Koei. La firme basée à Yokohama, qui comptait notamment dans son catalogue deux licences de wargames historiques (Romance of the Three Kingdoms et Nobunaga's Ambition), a connu un succès certain avec la série Kessen, fer de lance de la firme sur PS2 de 2000 à 2005. L’éditeur a même profité de la vague pour adapter Romance of the Three Kingdoms XI sur PS2 et sur Wii.

Puis, en 2006, le black-out. Les deux séries disparaissent littéralement des écrans radars, tandis que la PS3, la Wii et la Xbox 360 remplacent leurs grandes sœurs sur les étals. L’heure est désormais à l’uniformisation et les éditeurs limitent les risques pour plaire à un public de plus en plus hétérogène. À l’image des séries phares du J-RPG (jeu de rôle japonais, NDLR), qui périclitent en quelques années, les wargames historiques passent au second plan sur l’agenda de Koei. Le 12e épisode de Romance of the Three Kingdoms (2012) ne sera distribué qu’au Japon et à Taiwan, tandis que l’éditeur met les bouchées doubles pour imposer une autre de ses licences phares en occident : Dynasty Warriors, un beat them all dans l’ère du temps, dont les ressorts ludiques tournent autour d’un concept simple, à savoir la baston à très très grande échelle.

Renaissance

Il faudra finalement attendre décembre 2013 pour que Koei accouche enfin d’un nouveau wargame. À l’occasion des 30 ans de la série Nobunaga’s Ambition, l’éditeur japonais décide de replonger son public européen dans l’ère Sengoku. La sortie de Nobunaga no Yabou : Souzou (en version japonaise) est unanimement saluée par la critique. Famitsu, magazine historique du jeu vidéo au Japon, lui décerne l’excellente note de 36/40. Et vu d’ici, plus d’un an après, difficile de le contredire.

Ce 14e épisode de la série, sans surprise, permet aux habitués de retrouver les nombreux seigneurs qui ont fait l’histoire de l’unification du pays. L’on y incarne une figure historique des clans Oda, Tokugawa, Yonezawa, Hōjō, etc… avec la perspective de parvenir à ramener la paix sur le territoire nippon.

Les différents scénarios proposés par le jeu s’articulent autour de trois éléments fondamentaux : le développement (gestion de l’économie, construction et amélioration d’infrastructures, fortifications…), la diplomatie (négociations d’alliances, mariages, corruption d’officiers adverses, espionnage…) et bien sûr la guerre (recrutement de nouvelles troupes, invasion, défense…).

L’avancée à travers le temps se fait au tour par tour, mais les amateurs de micro-gestion auront toutefois la possibilité de jouer les batailles en temps réel, à l’image de ce que propose déjà la série Total War. En matière de gameplay, Nobunaga’s Ambition se veut accessible, mais tout en proposant une véritable richesse. Libre à chacun d'opter pour une approche essentiellement diplomatique faite d'alliances et de coalitions, ou de plutôt partir en guerre au risque de s'aliéner la majorité des autres clans.

Un tutoriel d’une heure environ permet d’appréhender l’essentiel des mécanismes du jeu, même si la maîtrise de l''ensemble des mécanismes nécessitera de nombreuses heures de jeu. Les premières parties, d'ailleurs, se font dans un certain tâtonnement sans pour autant que cela ne vienne gâcher l'expérience.

Bref, après une cinquantaine d'heures de jeu, et sans pour autant entrer dans les détails du gameplay – les médias spécialisés s’en chargeront dans les jours à venir – il convient de souligner que Koei signe là un opus d’une grande qualité, qui plus est jouable également sur PC. Un élément très appréciable puisque la maniabilité clavier-souris s’avère indéniablement plus adaptée, notamment lors des phases de combat en temps réel.
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