Avec Hyrule Warriors, Nintendo s'ouvre au concept des spin-off externalisés


Avec la sortie de Mario Kart 8 et les récentes annonces de l’E3, la Wii U semble avoir repris le chemin des salons. Depuis sa sortie en 2012, la petite sœur de la célèbre Wii s'est vendue à près de 7,3 millions d'exemplaires. Un bilan correct, mais qui souffre de la comparaison avec la Playstation 4 de Sony et ses 11 millions d’acquéreurs en moins d’un an.

À tel point que le géant japonais du jeu vidéo a décidé de sacrifier l’un de ses grands principes en acceptant d’ouvrir l’une de ses licences phares à la mode du spin-off* et, surtout, de confier cette tâche périlleuse à un éditeur tiers.

Grande première pour une série phare de Nintendo

Hyrule Warriors, sorti au mois de septembre sur Wii U, n’est pas le premier Zelda que Nintendo confie à un tiers. En 2001, la firme avait déjà chargé Capcom de développer le double-titre Oracle of Ages/Oracle of Seasons (Game Boy Color), pour un résultat qui avait fait honneur à la série.

Mais cette fois, Nintendo a décidé d’externaliser le développement d’un spin-off. Un exercice périlleux car si Capcom disposait d’une feuille de route calibrée au millimètre en 2001, Hyrule Warriors devait intégrer l’univers Zelda à un schéma de gameplay totalement inédit pour la série.

L’heureux élu, le Japonais Omega Force, avait ainsi pour mission de développer un musō (un beat’em all en 3D laissant la part belle à la baston de masse), genre dont il s’est fait le spécialiste depuis plus d’une décennie, en signant notamment les nombreux épisodes de la saga Dynasty Warriors.

Le projet de transposer l’univers d’Hyrule dans un beat’em all aurait paru totalement impensable il y a quelques années. Mais aujourd’hui, Nintendo semble plus enclin à déroger à son traditionalisme habituel (jeux online, DLCs…). Ce spin-off en est probablement l’exemple le plus criant.

Mais que vaut-il vraiment ?

Un portage "fan-service" convaincant

On l'a vu plus haut, Nintendo ne laisse que rarement la main à des éditeurs tiers dès lors qu’il est question de ses licences phares. Et, sans surprise, le Japonais a très largement supervisé le travail effectué sur Hyrule Warriors.

Si la réalisation globale s’avère correcte sans atteindre des sommets, le contenu du jeu est particulièrement satisfaisant. Le joueur peut choisir son héros parmi treize personnages tous issus de l’univers Zelda. Les maps, elles-aussi, sont nombreuses et abritent des centaines d’ennemis à dézinguer.

Les mécanismes propres à la série (coffres, cœurs, boss gigantesques…) sont retranscrits avec fidélité, et l’ambiance, notamment sonore, fait honneur aux productions Nintendo.

Un beat’em all jouissif mais répétitif

La durée de vie du soft s’avère également conséquente, grâce aux nombreux modes proposés (Légende, Libre, Défi ou Aventure) que l’on peut arpenter en solo ou en co-op. Les passionnés devront parcourir les plaines d’Hyrule pendant plusieurs dizaines d’heures s’ils veulent terminer l’aventure dans son intégralité.

Au final, le jeu d’Omega Force s’avère être un portage très convaincant de l’univers d’Hyrule dans celui des musō.

Certes, c’est un beat’em all signé Omega Force et son concept, qui consiste à mouliner des ennemis par centaines sans trop se poser de questions, en fait un soft aussi jouissif que répétitif.

Un aspect qui constitue sa plus grande force et sa principale faiblesse. Et comme toute production estampillée "fan-service", elle n’échappera pas à son destin : les amateurs apprécieront et les détracteurs le descendront en flèche.

* Un spin-off est une série dérivée, développée en parallèle d’une série principale qui a généralement rencontré le succès.
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